Grand plat de reliure d’un manuscrit de format carré Iran, art qajar, signé et daté : Aqa Sayyid Muḥammad Naqqash al-Iṣfahani al-Imami, Téhéran, 18 mai 1872 (10 rabiʿ al-ʾula 1299)De forme carrée, en papier mâché et laqué, peint en polychromie, garni d’un bouquet floral bordé par une frise de cartouches et de petits médaillons aux écoinçons, inscrits en persan. Le délicat décor floral peint, qu’encadrent vingt-quatre cartouches d’inscriptions en nastaʿlīq, parmi lesquelles figurent le nom de l’artiste, Sayyid Muḥammad al-Iṣfahānī al-Imāmī (actif entre les années 1840 et 1880), le lieu et la date de réalisation de l’œuvre (Téhéran, 1872), est d’une grande qualité d’exécution et répond pleinement au goût développé sous le règne de Nāṣir al-Dīn Shāh Qājār (r. 1848-1896) : se détachant sur un fond vert profond et lumineux, les traditionnels boutons et fleurs de roses, de pavots, d’iris ou de jacinthes s’accompagnent ici de médaillons dorés, aux formes librement inspirées du rococo occidental. 35x 35 cm Collection particulière des années 1970, dispersée à Rennes en Bretagne. Ce grand plat de reliure présente un délicat décor floral, qu’encadrent vingt-quatre cartouches d’inscriptions en nastaʿlīq, parmi lesquelles figurent le nom de l’artiste, Sayyid Muḥammad al-Iṣfahānī al-Imāmī (actif entre les années 1840 et 1880), le lieu, et la date de réalisation de l’œuvre (Téhéran, 1872). Le décor peint est d’une grande qualité d’exécution et répond pleinement au goût développé sous le règne de Nāṣir al-Dīn Shāh Qājār (r. 1848-1896) : se détachant sur un fond vert profond et lumineux, les traditionnels boutons et fleurs de roses, de pavots, d’iris ou de jacinthes s’accompagnent ici de médaillons dorés, aux formes librement inspirées du rococo occidental (Layla S. Diba, Maryam Ekhtiar (ed)., Royal Persian Paintings, 1998, pp. 239-241). L’originalité de la composition s’explique, en partie, par le format carré de ce plat, extrêmement rare dans le domaine des arts du livre en Iran. La fonction de l’œuvre ne fait pourtant nul doute, en ce qu’elle est attestée par le poème contenu dans les cartouches, louant la beauté de la reliure et la virtuosité de son peintre (Inscription retranscrite dans le catalogue PDF). Parmi les très rares manuscrits iraniens de format carré, citons un ouvrage talismanique et cosmologique d’époque qajare conservé à la Bibliothèque du Congrès de Washington et réunissant, entre autres, des invocations, des représentations de constellations ainsi que des sortes de carrés magiques (wafq, murabba‘, ou buduh) (M146, fol. 27 et 40) (voir Christiane Gruber, « From prayer to protection: Amulets and Talismans in the Islamic World”, in Leoni (ed.), Power and Protection: Islamic Art and the Supernatural, 2016, pp. 33-52). Or, outre le choix du format carré, l’évocation de deux signes astrologiques dans le poème figurant sur notre plat de reliure (les Gémeaux et les Poissons), pourraient laisser croire que le sujet du manuscrit disparu présentait, lui aussi, un caractère ésotérique. Signé et daté, ce plat constitue, à l’évidence, un jalon important pour l’étude de l’œuvre de Sayyid Muḥammad. Associé à l’école dite des Imāmī d’Iṣfahān, en référence à un groupe d’artistes actifs au XIXe siècle et se proclamant descendants de l’imam Husayn (lignage qui justifie l’usage du titre sayyid et des nisbah imāmī et/ou husaynī), le peintre est connu sur la base d’un corpus de laques où figurent des œuvres exceptionnelles. Parmi ses œuvres, un éventail daté 1869-70 (h. 1286) est conservé dans la collection Khalili (Khalili, Robinson, Stanley, The Nasser Khalili Collection of Islamic Art. Lacquer of the Islamic Lands, 1997, p 104, cat 312). Plusieurs plumiers, tous signés par l’artiste, ont également été identifiés. Un plumier à décor royal, bouquets de fleurs et scènes tirées du Shāhnāmah, a été vendu chez Bonhams en 2010 (Islamic and Indian Art, Londres, 15 avril 2010, lot 246). Deux autres, l’un à décor semblable au précédent, l’autre orné de portraits de maîtres sufi et de scènes mystiques et courtoises, sont conservés à Washington, dans la Arthur M. Sackler Gallery (S2014.17.65 et S2014.17.67, publiés dans Farhad, McWilliams, Rettig, A Collector's Passion: Ezzat-Malek Soudavar and Persian Lacquer, 2017, pp. 80-81 et p 133). Enfin, un étui à miroir, à décor d’oiseaux et de fleurs, est conservé au musée de l’Ermitage (VP-36 Adamova, Adel, Persian Manuscripts, Paintings and Drawings from the 15th to the early 20th Century in the Hermitage Collection, p. 345, cat. 153). Par ailleurs, Sayyid Muḥammad est associé à quatre versions d’un portrait de Nāṣir al-Din Shāh, réalisées dans les années 1840, autour de son couronnement. Les trois premières sont des peintures sur papier, datées de 1845, 1847, 1849 (respectivement, publiée dans Ernst Grube, Muslim Miniature Paintings, 1962, p. 139, cat. 124 ; vendues chez Sotheby’s, Fine Oriental Miniatures, Manuscripts and Qajar Paintings, 4th April 1978, 1978, lot 83 et Bonhams, Islamic and Indian Art, 24 April 2012, lot 32. La