Hercule en bronze à patine noire. Le héros est debout en nudité héroïque, portant la peau du lion de Némée sur son épaule gauche, la pomme du jardin des Hespérides dans sa main droite, son autre main devait tenir sa massue. Florence, attribué à Bertoldo di Giovanni (vers 1435/40 - 1491), vers 1470/80 Hauteur : 23,5 cm Socle en marbre jaune de Sienne. Ouvrage consulté : Exposition New York 2019-2020, Bertoldo di Giovanni. The Renaissance of Sculpture in Medici Florence, The Frick Collection, A. Ng, A. J. Noelle et X. F. Salomon, cat., pp. 180-183 et 344-352. Cet Hercule est à rattacher à la production des premiers petits bronzes florentins célébrant la nudité des héros de la Bible ou de l'Antiquité. A la suite du célèbre David de Donatello, plusieurs sculpteurs comme Antonio del Pollaiuolo ou Giovanni di Bertoldo, formés directement dans l'atelier du maître, et par la suite leurs élèves, tel Adriano Fiorentino, donnèrent ainsi leur interprétation de la figure du demi-dieu. L'auteur de l'Hercule présenté ici est demeuré quant à lui étroitement fidèle aux canons de la sculpture hellénistique. Il est ainsi à remarquer qu'il est très proche d'un bronze d'époque romaine d'une vingtaine de centimètres appartenant aujourd'hui au musée archéologique national de Florence (inv.n.131, fig.a). L'historienne de l'art Andrea Gáldy pense que cette statuette est celle qui a été offerte à Lorenzo de Medicis en 1474 et qu'elle a certainement ensuite servi d'inspiration à Bertoldo di Giovanni pour l'Hercule teneur d'écu en bronze doré conservé dans les collections du Prince de Liechtenstein (inv .258, fig. b). Elle s'appuie pour cela sur la présence originale d'une couronne de feuilles observée sur les deux statuettes. Ici, outre que le sculpteur a respecté le subtil contrapposto ainsi que la position des bras, des jambes et de la tête légèrement tournée sur la droite du modèle antique, il est à remarquer également une couronne de feuilles mêlée à la chevelure du héros. Ce rapprochement, en accord avec la qualité et la finesse des traits du visage qui caractérisent les œuvres de Bertoldo, invite à lui attribuer ce beau bronze appartenant encore au Quattrocento, bien avant l'abondante production maniériste de la Renaissance.