Masque Biwat H. 28 cm Provenance : Collection Michael Hamson Le long visage exprime, dans la force des traits et l'exubérance, la force et la toute puissance de la représentation. La démesure du très long front amplifie l'impact visuel de l'étroite face aux traits serrés, et leur profonde intensité se dessinant dans la stridence des lignes anguleuses. Le relief aigu des arcades sourcilières traitées en moyen relief, le nez aquilin, les narines relevées encadrant les yeux percés disposés à l'oblique, répondent au mouvement des commissures prolongeant la bouche aux lèvres fines en relief. La bouche entrouverte laisse apparaître des dents limées accentuant la férocité, suscitant le paradoxe de l'expressivité en contraste avec le grand sourire esquissé. A la force de l'image s'ajoute la profonde patine du bois dur, accentuant la prégnance du visage. Si les sculptures wusear obturant chez les Biwat l'extrémité des grandes flûtes sacrées forment un corpus bien connu et référencé, ce masque à l'iconographie atypique, qui stylistiquement et culturellement, peut y être de par quelques éléments, apparenté, demeure rare et exceptionnel. L'absence de références au sein des ouvrages consacrés à la région interroge quant à son utilisation, son rôle, la raison primordiale de son essence. Dans l'aire Gorogopa, chez les groupes Biwat occidentaux et Keram, existe un second type de flûtes sacrées, caractérisé par une tête ou un masque fixé. Élément iconographie central d'une grande flûte sacrée ou non, il n'en demeure pas moins que ce masque rarissime atteste, par son ancienneté et son style d'une interférence et d'une proximité ambiguë entre les deux formes masques et statues wusear.