Fanion de commandement d'amiral de la Flotte de François Darlan (1881-1942) Fanion biface réalisé en soie tricolore bordé d'une passementerie en " corde à puits " dorée à franges souples, au centre deux ancres croisées brodées en fil bleu foncé. La partie gauche est bordé d'une bordure de cuir blanchi à 5 passants fixés sur une hampe en bois verni bleu fonce. Chaque passant est orné d'une étoile argentée. La hampe de bois laqué bleu foncé est en deux parties qui se réunissent au milieu à l'aide d'une douille en cuivre ornées des lettres capitales soudées " FD " et de l'ancre de marine argenté. La tête de hampe est ornée d'un fer de hallebarde à croc et fer de hache en laiton dans le style du 17e siècle, avec douille pour la fixation à la hampe. La cravate est en soie blanche ornée à l'extrémité supérieure d'un nœud tricolore brodé d'un " D " en lettre anglaise. La partie inférieure est bordée d'une broderie tricolore et d'un galon " en corde à puits " à franges or. Au centre, 5 étoiles brodées en fil d'argent. La cravate est pourvue d'un cordon or à deux glands à franges. Sur l'avers du fanion sont agrafées une médaille militaire et une croix de guerre 14-18 ornée d'une palme. Fanion : 49,3 X 66,8 cm, cravate 31,8 X 10 cm, hampe : 243 cm. BE. (Quelques tâches et usures d'usage) Symbole de commandement dans la Marine, la hallebarde est définie par l'ordonnance de 1689. Elle est portée par le hallebardier, un factionnaire qui veille en permanence, à terre comme en mer, sur la sécurité du commandant. C'est en 1940 une arme de parade qui précède l'arrivée du commandant dans un bâtiment naval ou terrestre. Les hallebardiers, dont le nombre est limité à deux pour les officiers généraux, sont présents à l'occasion de cérémonies. Ces hallebardiers sont utilisés "en honneur ", lorsqu'ils sont placés à l'extérieur ou devant l'accès d'un édifice, ou "en interdiction", à l'intérieur. Le fanion d'amiral de la Flotte ici présenté est spécifique à l'amiral François Darlan qui bénéficiait seul de cette distinction honorifique créée pour lui-même en juin 1939. Les ancres croisées qui y figurent sont spécifiques à cette dignité particulière, tandis que les 5 étoiles rappelées deux fois indiquent son grade d'amiral. La médaille militaire lui a été décerné en 1940 et la croix de guerre 14-18 pendant le conflit alors qu'il commande une batterie d'artillerie de marine. DARLAN François (1841-1942) Personnage controversé s'il en est, François Darlan est un officier de Marine, fils d'un parlementaire républicain qui fut garde des Sceaux au moment de l'affaire Dreyfus. Sorti de l'école naval en 1901, il sert en Extrême-Orient avant de commander une batterie d'artillerie de marine pendant la Première Guerre mondiale. De 1926 à 1934, il gravit les échelons au ministère de la Marine dont il devient chef de cabinet militaire. De sensibilité centre-gauche il gravit rapidement les échelons, contre-amiral en 1929, vice-amiral en 1932, amiral en 1937. Il est alors nommé commandant de la marine nationale. Le 6 juin 1936 il est élevé à la dignité " d'amiral de la Flotte ". En 1939, la France occupe grâce à lui le 4e rang mondial. D'abord refusant l'armistice, il est choqué par le bombardement de Mers el-Kébir. Ministre dans le premier gouvernement Pétain, puis à Vichy, il opte pour la collaboration avec l'Allemagne. Il devient ministre de la Défense puis vice-président du conseil et chef du gouvernement en février 1941, mais est écarté au profit de Laval en avril 1942. Dans le même temps il joue double-jeu en ayant des contacts avec les alliés à qui il déclare croire à leur victoire. Après diverses péripéties pendant le débarquement allié en Afrique du nord, il se rallie finalement et obtient avec lui celui de l'Afrique française du nord et occidentale. Il est assassiné le 24 décembre 1942 par un jeune étudiant royaliste, Fernand Bonnier de la Chapelle. Expert consultant: Laurent Mirouze